1762 - L'été de l'année dernière, Édimbourg, Écosse. Les vagues frappaient contre la rive en un bruit constant et répétitif, comme une douce berceuse chantée par la mer du nord, une caresse légère sur votre front, un tendre baiser rassurant de la nature. Tout indiquait un matin normal sur les quais du port de Leith, si ce n’étaient les corps inertes qui flottaient comme des billots de bois mou abandonnés. Six corps. [...] Lire plus.
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Och, deep in thy eesicht mine mynd is bluiter'd. (alasdair, sómhairl & ùisdean)

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Cycle 4 Och, deep in thy eesicht mine mynd is bluiter'd. (alasdair, sómhairl & ùisdean)

Message par Sómhairl MacLeòd of Lewis Mer 20 Juin - 2:50

s
'a
“Och, deep in thy eesicht
mine mynd is bluiter'd — for haein sic syte love I dare na tell ; aye, dear auld freend...”
1st of June 1762 — 6PM, Edinburgh's Castle


Qu'elles sont nombreuses les vêprées moqueuses ! Celles qui s'enjaillent à venir harasser, à tasser les dégaines des acharnés ayant trop donné à la fastidieuse journée, ne souhaitant que faire oraison à leur literie qui était divinité vénérée et recherchée quand sonnait le carillon venant enfin endormir le travail fini, jusqu'au prochain matin. Ah! qu'elles étaient sombres les fausses promesses d'une chaleur familiale et de pitance aux délicat fumet bien mérité. Et qu'il était aisé pour tout être ainsi épuisé de violenter les petits messagers rapportant les piaillements d'oiseaux de mauvaise augure, alors qu'à peine l'air frais de la liberté était enfin respiré...
« Sir, sir, non, m'frappez pas ! J'vous le jure ! Y'a vot' peïke Nilsen, ils l'ont arrêté ! Les soldats, paf, à sa porte ! C'tait c'matin mais Aonghus — v'yez l'boieltje qui vient qu'l'mardi ? — ben i' trouvait même pas vot' frère ! Sir, j'vous jure, c'pas des carabistouilles, d'puis l'aube on vous cherche... M'frappez pas, Sir, moi aussi j'laime bien l'peïke Nilsen ! » Et bien évidemment que jamais l'avocat ne lèverait paluche rude et amère sur ses protégés, poignée d'orphelins des rues qu'il avait en attachement malavisé, remboursant leur obédience et loyauté à coup de quelques shillings ou de besognes risquées, mais il n'en laissait pas moins son vieux domestique empoigner le col du gnard qui s'était rué sur eux à peine les deux hommes s'étaient-ils engouffrés dans Byre's Close une fois l'Highlander évadé de la Court of Sessions dans laquelle il avait été reclus depuis la veille. Avocat du désagrément, les traits de ce faciès marquaient une asthénie ne pouvant aujourd'hui accueillir avec sourire le moindre imprévu... Revenu de Glasgow aux heures tardives et sans repos, c'est sous la responsabilité d'un ennuyeux procès à remporter qu'il s'était finalement assoupi contre des ouvrages indigestes dans la Library of Advocates, rêvant dans ce sopor d'un attrayant souper en compagnie de son désormais fiancé, avant de s'empêtrer pour plusieurs jours dans les draps de l'hibernation estivale. Il avait âprement patienté toute la deuxième journée de pouvoir s'extraire de ses obligations pour rejoindre son domestique dans la réception d'une commande d'exception — et certes, sa famille serait indignée d'apprendre que de la ganett serait servie au soir-même dans l'écuelle d'un MacKenzie — car Sómhairl n'aspirait depuis déjà deux saisons qu'à partager la tradition de son île sur une butte de tatties à la douce chaire et de se pavaner un peu de cette accointance de primauté avec le commerçant en charge de cette faveur, le poète y voyant probablement, naïvement, son souhait futile de témoigner de son aptitude à ramener fins mets à la tablée des époux. Et peut-être en aurait-il même récolté le droit de se lover dans l'étuve exquise qu'étaient les bras de son futur. Mais présentement, sous le glapissement alarmé du jeune lad aux cheveux malades et qui ne cessait de bleiter à cause de la répulsion qui était figée sur tout l'aspect de l'avocat, il semblait indubitable à ce dernier que le quiet repos de l'esprit et le serment de caresses au cœur seraient condamnés à n'être que des mémoires, expectance suspendue dans l'air morne de ruelle. Impasse des pas et de son repas.
Alors ainsi donc, le merveilleux Alasdair Nilsen avait été arrêté ? On foutait au fer et à la paille la superbe de son Fir Darrig ? Mais avait-on battu le pauvre à ruines, souillé la réputation d'un vieille âme valant cent fois plus que toutes celles ronflant dans cette cité — frangin et fiancé exclus — ? Et lui, le meilleur ami, le dévoué, n'en était averti qu'à l'instant ? Chan eadh! Mi-cheartas... Litanie bouleversée et courroucée. L'Highlander fut en un rien de temps de retour sur l'artère principale, injuriant les cieux maintenant qu'il pouvait les observer, ses talons claquant les pavés avec la lourdeur d'un monstre enragé, sentant la faim gratter sa panse et l'eros rageur le taquiner. Alors bien engagé au milieu de l'avenue, il fut soudainement stoppé net par la cri juvénile du petit cabillard resté dans son dos aux côté de son employé de maison, à moitié sourd — quel bienheureux ! Le môme, sous les haillons lui servant de chemise, pointait du doigt la bâtisse d'Old Tolbooth à gauche là où Sómhairl se dirigeait, et secoua la caboche dans un non abattu avant de tourner le bras dans la direction opposée, pour indiquer le galbe sombre d'un lieu qu'il n'osait même pas regarder. Et si le MacLeòd avait su jusqu'ici s'épargner de céder à une figure ébaubie, en fixant le château d'Edimbourg sa mâchoire s'affaissa d'effroi.

Alasdair, jeté parmi la canaille Jacobite, les captifs de conflits d'autres mers et l'immondice militaire ? Une seule cause probable à cela, aucun citoyen n'était assez bêtasse pour l'ignorer et il n'en fallut pas davantage pour affoler le palpitant de l'Highlander aussi brusquement que la rocaille s'écroulait des Cuillin aux jours d'orage. La nausée à cette découverte le submergea et il se fit violence pour ne pas songer à dégobiller maladie jaunâtre et glaireuse, ne pouvant permettre son affection de chavirer de cette façon. Gargue aride et endolorie, ses veines veuves de whisky depuis plus de trois jours en avaient conscience, de toutes ces faiblesses meurtrières qui le cognaient, offertes par un héritage qu'il se trouvait bien incapable d'aimer avec justesse. Mais — et il espérait vivre encore quelques semaines encore pour en faire le récit stupéfiant auprès de ses semblables Oilliphéists — la pulsion éthylique fut repoussée, l'appel de carne coupable ignorée ; Sómhairl préférait avoir pour béquille les traits de son amant plutôt que la bouteille d'un liquide ambré ou le tibia rongé d'un manant.
Et c'est ainsi, non sans avoir beuglé à son domestique qu'il aille séance tenante dire à son cadet que s'il venait à faillir c'était à lui qu'il léguait tous ses biens — car le poète ne percevait sur l'instant que la fin du monde s'abattant sur son crâne comme les claymores de ses ancêtres en ont fendu tant d'autres — que Sómhairl s'était élancé dans une course — certes courte, cinquante-deux falls tout au plus — trop effrénée pour que ses vieux muscles et la foule lui permirent d'avancer avec rapidité, ruant dans les malheureux qui osaient se trouver à longer comme lui les flancs des bâtiments et manquant même de se manger une porte qui vint s'étendre devant lui à la fin de Lawnmarket. L'urgence battait ses tempes tant et si fort que son tricorne fut jugé objet de trépanation, apparat enfonçant dans son caisson mental le tableau terrifiant de son ami exécuté et il ne s'en recoiffa hâtivement qu'à son approche du castel, déclinant son blase avec fermeté auprès des gardiens de l'huis, sa fonction et son rang avant de se montrer rudement intransigeant, quémandant sans fioritures la venue immédiate du Lieutenant MacKenzie — et à circonstances différentes, nul doute que l'Highlander s'en serait senti chatouillé par l'excitation des promesses moins chastes que recelait l'ordre. Mais ce fut tout autrement qu'il accueilli le semblable des glenns. Par comédie de leur relation connue platonique — mais aussi pour s'extraire de la présence de soldats qu'il espérait dissuader de surveillance par son tempérament imbuvable, ne voulant que confesser clairement à Ùisdean le choc qui le dévorait et qu'il souhaitait fondre dans son cou pour retrouver ses esprits — il fronça horriblement les sourcils à l'instant même où les mirettes du roux croisèrent les siennes.

« Lieutenant, il m'est parvenu aux esgourdes qu'un de mes plus respectés clients s'est retrouvé à arquer le râble sous une arrestation infâme et délibérément discriminatoire envers l'âge du pauvre homme. Et je n'en ai eu que seulement vent par la langue d'un perdu des rues ! Votre administration aux panses anglaises déteste-t-elle donc tant la loi écossaise qu'elle se pense ainsi en droit de l'ignorer et s'en contrefaire ?! Je nous pensais amis et c'est en ce nom que je vous prie — que je te prie tant, mon adoré — de m'emmener sur le champ voir celui qu'on accuse injustement d'un crime que JAMAIS il n'a commis ! Et épargnez-moi vos gardevils, je les reverrais bien assez tôt aux portes de votre supérieur qui se doit de présenter des excuses à la Loi... » Eut-il dit tout cela d'une traite, les lippes tremblotantes d'anticipation, refusant d'entendre de la voix son amant qu'il était trop tard, que l'inéluctable cordage était venu étrangler le souffle du farceur ? Oui, très certainement. Et cela n'aura pas été en ce jour l'émoi le plus ardu à museler dans la cage du silence puisque lorsqu’il saisi que son ami était bien encore en vie, il remplaça par un intense soupir, ivre, l'élan de son dextre qu'il aurait souhaité envoyer chercher égide et rescousse sur l'abattis du MacKenzie. Et aussitôt que les deux Highlanders eurent un battement de solitude, gardes en retrait, l'Oilliphéist était venu dare-dare souffler au fiancé des excuses sincèrement présentées avant de s'enfoncer dans le ventre de la forteresse, avec tant de hâte qu'un mauvais pas lui aurait à coup sûr brisé la nuque sur les pierres à la couverture aqueuse.
Et les arpions houspillaient les rotules de se faire craquantes. Les poignes se retenaient de ne pas grogner leur rage contre le premier objet de fer et le râble entier se courbait dans la rogne, dans la mauvaise fâcherie qui aime à flatter la panse d'une bile colérique aigre à vomir. Même l'ombrage déformé de son apparence était flanquée d'une respiration pénible qui ressemblait au feulement d'un animal estropié, confus. Parce que Sómhairl ne comprenait pas. L'amoureux des iambes ne discernait pas les pions de cette situation à mesure qu'il s'abîmait dans le dédale nébuleux de ces galeries lugubres, ne percevant même pas qui l'accompagnait, suivant peut-être les foulées d'un garde qu'on avait pressé — était-ce Ùisdean qui avait gravé la peur du Diable dans les pupilles de ce gamin ? son amant peinait-il à le suivre dans sa hâte ou était-il resté en retrait pour aller dérober la clef qui sauverait le mirifique Fir Darrig ? — ou n'écoutant que le chaos de son appréhension l'orienter, certain au fond de lui qu'il le conduirait à ce maudit tourmenteur des pensées. À ce lutin à l'éloquence envoûtante. Ce meilleur ami qui ne surgissait toujours pas au coin du prochain couloir pour se gausser et se pavaner dans la réussite de sa nouvelle nasarde, frousse de son cadet qui ne serait que trop fébrile pour faire davantage que hoqueter d'effarement — et de soulagement. Mais Alasdair n'était pas là.
À sourire de tout son faciès de malice fastueuse.
Sa silhouette ne se découpait pas au milieu d'un attroupement de soldats fascinés par ses contes moqueurs qui apaiseraient leurs rouspétances à sa présence pourtant prohibée dans ces lieux si sans raison.
Non.
Sa silhouette, elle se dessinait désormais dans les tréfonds d'une cellule, à quelques enjambées de là. Rempart de lourds étaux de fer se logeant avec vilenie dans la roche de cette oubliette. Maussade et sordide grotte de flétrissure. Du crime honteux d'une âme que l'on souhaitait punir à chaque jour, à chaque heure, sous la torgnole silencieuse d'un isolement aux effluves lourdes de moisissure, déjections humaines et sueur de l'exécution à venir.
Sans se soucier de l'énergie à regagner après cette maudite chevauchée, Sómhairl vint s'approcher, coi, museau confrontant presque le relief inégal de la herse noire, et resta un instant ainsi. Long regard. Palabres évincées. Grimace d'effroi restée sur le perron du château. Au premier mois de cette année il s'était déjà retrouvé dans cette posture, maudissant un lit d'hôpital et son bandage sanglant plutôt qu'une cage froide et ses fèces. L'avocat grinça alors des dents, sans bruit, mâchoire au galbe déformé par la retenue d'un grognement de peine plus sonore que les précédents à la vue de ce tableau, son idiot largué dans cet écrou. Et enfin, une seconde plus tard, l'Oilliphésit s'était jeté contre la grille et tentait de s'infiltrer à travers le minuscule interstice laissée par la porte, entravée par des chaînes et un verrouillage se souciant peu de l'agilité des descendants du dragon légendaire, qu'importe la hâte des muscles et la naïveté candide.

Tête passée sans un sourcillement d'inquiétude, c'était désormais à la lueur de l'improbable que s'exécutait la danse pressée des éclanches, trop larges pour la velléité, lutte contre une dentition de fer se grignotant au passage les délicates fibres d'un tricot endeuillé de voir son artisan enfermé, chaire et laine se fichant bien d'être écorchées ; ne comptait à l'instant que venir envelopper le Fir Darrig de cette même veste de liberté. Venir souffler avec ardeur les promesses étourdies d'une échappée immédiate par la première poterne, de quelques massacres des gorges si nécessaire à se frayer passage, chemin clair ou de carmin gluant important peu tant qu'était tracé leur chemin d'évasion. Car le vieillard ne pouvait être là, sa place n'était pas celle d'un cachot humide tachant son derme et assombrissant le gris argenté de sa barbe souriante. La cécité des mauvais gens ne pouvait décider à elle seule de condamner l'innocent. Sómhairl en grifferait les barreaux de peine s'il n'était pas que trop occupé à user de ce même chagrin pour en faire huile de coude à la progression de son projet d'assaut de cage. Oilliphéist désespéré. Souliers venant désormais gratter la terre dans un nuage de poussière pour planter sa hargne, se parer d'ardeur et présenter risible spectacle d'un avocat à la quarantaine bornée, s'acharnant à outrepasser les barreaux d'une taule — mais peut-on se moquer de l'attristé ne voulant que rejoindre le comparse de toujours ? Échine courbée, corps de traviole, l'effort fut rythmé par l'adresse silencieuse et en murmures d'insultes à cet ancêtre monstrueux dont le haut taux d'héritage n'était vraisemblablement pas suffisant pour vaincre ces deux pouces de flottement le séparant de l'incarcéré. Les côtes du poète passèrent pourtant enfin le barrage, recroquevillées telles l'ossature d'un chat acharné, mais la gesticulation fut de trop et laissa l'Highlander dans le constat de son double échec ; incapable de rebrousser chemin malgré de rapides contorsions paniquées, le voilà bloqué. Embouteillé. Une moitié déformée par la liberté et l'autre s’alanguissant lamentablement du côté de la criminalité.
Rixe des membres s’arrêtant enfin, c'est alors sous le glas d'une perle humide, s'échappant d'un œil fatigué pour aller se perdre dans le champ de blé roux, que Sómhairl vint arrimer son sourire malheureux dans le regard d'Alasdair Nilsen, son comparse de tout et de toujours. Sa proue des raisons d'amitié et des quêtes enfantines, le charpentier de sa rémission et le notaire de ses fomenteries amusées. Claquemuré dans la roche d'un navire surplombant la ville de son intransigeance et des râles de ses détenus oubliés, carcasses recluses avouant tout et n'importe quoi pour peu, qu'un jour, l'air respirable caresse à nouveau leurs poumons. Son lutin qui ne portait que le crime d'avoir le cœur bon. « Oh, mon vieil ami... Dans quelle infortune t'es-tu donc encore fourré dont même tes farces grisantes et élégantes tromperies n'ont pu t'en épargner ? »

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Och, deep in thy eesicht mine mynd is bluiter'd. (alasdair, sómhairl & ùisdean) Left_b1090 / 10090 / 100Och, deep in thy eesicht mine mynd is bluiter'd. (alasdair, sómhairl & ùisdean) Right_11
Age : Quarante-quatre ans, la fausse complainte des rhumatismes
Métier : Homme de loi de la Faculty of Advocates et poète des landes
Pouvoirs : Armure naturelle. Insensibilité à la chaleur. Agilité naturelle. Ossature incassable. Dentition acérée.
Inconvénients : Sujet à l'alcoolisme, agoraphobie, sang-froid, pulsions cannibales, emétophobie.
Och, deep in thy eesicht mine mynd is bluiter'd. (alasdair, sómhairl & ùisdean) NuwkKDc

"— Cha dean triirse ach truaghan,
'S cha'n fhaigh fear an lag mhisnichidh
bean ghhc gu la luan."


Och, deep in thy eesicht mine mynd is bluiter'd. (alasdair, sómhairl & ùisdean) HpGYJFc

"—Is math a dh' imreadh
an dàn a dheanamh an toifich
is a liudhad fear mille th' aige."


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Cycle 4 Re: Och, deep in thy eesicht mine mynd is bluiter'd. (alasdair, sómhairl & ùisdean)

Message par Alasdair Nilsen Lun 2 Juil - 22:58





Och, deep in thy eesicht
mine mynd is bluiter'd — for haein sic syte love I dare na tell ; aye, dear auld freend

1er juin 1762 au soir
L'amitié est une affaire d'hommes, et d'ivresse. La preuve : Platon le dit, et si Platon le dit, c'est forcément vrai. Zeus aurait séparé les hommes afin de les affaiblir. Depuis, ils cherchent constamment leur âme sœur. Voilà, vous avez la définition de l'amour. Mais celui qui vient vous parler d'amitié, chez ce même auteur, est un éphèbe qui se pointe en grand désordre au beau milieu de cette discussion philosophique, tout en étant passablement aviné. Et il se met à raconter comment il a échoué de pécho Socrate (mais a gagné un ami), ce qui ne manque pas de piquant.

Vous n'êtes pas encore convaincu ? En ce cas, vous reprendrez bien une cuillère de texte anciens !

Adam et Eve avaient l'amour d'une moitié, l'union des chairs et le bonheur. Mais une solitude, un froid glacial, étreignait leurs cœurs. Seuls quelques vêtements pourraient y remédier. Dieu ne comprit pas, car comme Zeus, il règne seul en son domaine, au-dessus de tous, en tyran qui peut les soulever d'une seule main. Les tyrans ne peuvent connaître l'amitié, car personne n'est leur égal, et celle-ci qui ne peut souffrir d'être boiteuse. Ainsi, ce ne sont pas les dieux qui inventèrent l'amitié, mais bien les hommes. Car un jour, Adam et Eve s'aperçurent qu'ils étaient nus et sortirent du jardin d’Éden.

Ainsi naquit la couture et le tricot. Pour se protéger des glaces et des ténèbres qui nous menacent. Deux aiguilles tissent ensembles, coordonnées, un bout d'étoffe unique et bigarré. Parfois, on y trouve des imperfections, des bizarreries, ou des merveilles enchanteresses, et c'est parce qu'il s'agit là d’œuvres d'hommes. C'est sans doute toutes ces étrangetés et tous ces défauts qui sont le charme de l'espèce humaine.

Toutes ces irrégularités font de ces créatures de bons personnages et créent de drôles d'histoires – sinon pourquoi croyez-vous que nous, narrateurs, passerions autant de temps à parler de vous, misérables humains ? - et aujourd'hui, c'est une fable de ce type que nous allons vous conter.

*

Notre héros habituel avait une amitié. Une amitié belle, solide et durable, comme on n'en a qu'une seule fois dans sa vie. Ensemble, ils avaient cousu une cape dans laquelle ils s'emmitouflaient avec plaisir. Elle était confortable comme les drapées d'une couverture, improbable comme un délicieux patchwork. Leur amitié était née dans l'hiver, dont ils avaient décidé de faire un printemps perpétuel. Ou plus probablement dans leur cas, un éternel automne, avec ses couleurs mordorées et ses nostalgies, car cette amitié leur permettait de revenir dans le temps, une saison en arrière, et c'est comme s'ils retrouvaient un peu l'enfance.

Cependant, un événement vint les arracher à cette paix. Ces deux hommes, qui ne pouvaient passer une journée sans se lover dans la compagnie de l'autre, venaient d'être séparés par la (mal-nommée) justice.

C'est peu dire que le cœur du Fir s'arrêta lorsqu'il vit son grand bêta, son Oilliphéist d'ami, son homme de loi personnel, celui qu'il embarque dans tous ses frasques, lorsqu'il vit ses yeux, ses yeux se planter dans les siens. Ses yeux meurtris.

Presque une journée complète s'était écoulée avant qu'il ne pointe le bout de son museau. Cela lui avait laissé le temps de faire les cents pas dans sa cage.  Les pensées arrivaient en série, sans s'arrêter, et elles l'accablaient toutes plus les unes que les autres. Je vous interdis d'en sauter la moindre ligne ! Attendez et ennuyez vous avec lui, subissez ses pensées misérabilistes, et voyez un peu l'effet de vos votes hasardeux ! L'énergique vieillard condamné à rester sur place... il n'en était presque plus lui-même. Il comptait en ayant des pensées folles, floues et sombres.

Il ne pouvait pas rester, il ne le pouvait tout simplement pas. Un pas. Il avait des commandes à effectuer, un Colin à soigner. Deux pas. Et un Hootler à pourrir. Trois pas.

Il se sentait si seul. Dix pas. Le monde continuait de tourner, Édimbourg de s'agiter, le Sreath-Mhurthair de tuer, et tout ça sans lui. Vingt pas. Lui serait oublié dans cette geôle, adieu les farces et les soirées de beuverie, adieu la liberté et l'air libre. Ici, il n'y avait plus que l'obscurité et l'étouffante humidité. Cinquante pas.

Cette nuit où une sirène l'avait abandonné sous l'eau, à son poids écrasant, à ses chaînes qui entravaient son corps, elle n'était pas si différente de cette journée. Quatre-vingts-pas. Seulement, la noyade aurait peut-être été préférable à cette fin dans une geôle moisie. Quatre-vingts-dix pas.

Comme beaucoup de Fir, Dame Fortune le poursuivait de ses avances. En l'occurrence, elle s'incarnait dans un Highlander (l'image lui arracha un sourire) qui viendrait le sortir de là. Quatre-vingts-quinze pas. Oui, il le sortirait de là, il en était sûr.

Cent pas. Un soulagement l'envahit, à la pensée de cet homme, admettant plus facilement son attachement et la joie qu'il aurait à le retrouver alors qu'il était seul, dans la peur et l'odeur de pisse.

Alors, il recommençait à faire les cents pas. De temps en temps, il mettait en voix certaines pensées, qui se concrétisaient en murmures dans sa barbe, à l'adresse de ce tueur ou à celle des Anglais car tout est toujours la faute des Anglais.

Sómhairl ne le supporterait pas, il allait être fou d'inquiétude, même pire, d'anxiété. Lorsqu'il apprendrait qu'il était ici, ses traits se déformeront, ses mains se mettront à trembler. Deux cents pas. Lorsqu'il le verrait ici, il l'imaginerait déjà mort de dix maladies différentes. Quatre cents pas. Lorsqu'il le verrait ici, alors le vieillard devra affronter ses yeux pleins de douleurs. Comme il se sentait faible d'un coup. Quatre cent cinquante pas. « 
Tss, foutus sasannachs
 », ces «
 pourceaux
 » qui l'avaient jeté là !

Le voilà en prison, à attendre que ce grand gaillard plus sentimental qu'il ne veut bien l'avouer vienne le voir. Il allait se précipiter, faire attention à rien. Et le tueur, pendant que lui croupit dans cette cave malodorante, il est toujours dehors ! Sept cent pas. Et durant tout le temps où lui sera emprisonné, il sera encore dehors, à pouvoir prendre des vies comme si ce n'était rien, prendre la vie de cet homme tout plein d'honneur, de fureurs et de fierté, avec qui il avait partagé des instants de complicité, de rires étouffés, de bon cœur non avoué. Mille pas. Tout ça, ça qui pouvait partir en un instant, en un geste qui n'était rien pour ce tueur, qui était tout pour lui. Atroce tueur, ce rat « 
innommable
 », si immonde que sa « 
catin
 » de mère l'a jeté hors de ses entrailles avant qu'il soit arrivé à son terme. Mille cinq cents pas.

Si le meurtrier ne le tuait pas, la peine et la colère le feraient surement. Mille six cents pas. C'était injuste qu'il soit là, et injuste que son ami en ressente les conséquences ! - cochonneries de vulves molles qui se prennent pour des chiens de garde ! - Cela allait tant le peiner, il en serait fou de rage... Deux mille pas. Et personne ne veut voir en Oilliphéist dans cet état... Quel serait le malheureux qui en subirait les conséquences, et verrait son bras se faire furieusement dévorer ? Que pourra faire le MacKenzie face à l'ire épouvantée de son colocataire ? Deux mille trois cents pas.

Ah comme il allait les assaisonner de furieuses palabres et grognements – ça aussi, ça lui arrachait un sourire, un sourire triste et amusé à la fois. Deux mille quatre cents pas. Cela lui rappela qu'il avait quelques obligations fortes ennuyeuses dans un procès, histoire écoutée d'une oreille distraite, où il avait probablement lui-même ennuyé tout le monde. Il devrait être rentré à Édimbourg maintenant, et être fort fatigué. Trois mille pas. Pincement au cœur. Cœur qui sentait combien il lui manquait. Combien leurs vadrouilles dans la vieille enfumée, leurs idioties et leurs enfantillages, allaient lui manquer. Ce sublime Scot au verbe délicieux.

Cinq mille pas. Il se sentait privé de son ami en même temps que privé de liberté, avec cette sensation désagréable qui agite le cœur de ceux qui se savent source de peine. Cinq mille deux cents pas. Même alors qu'il était à l'hôpital, reconnaissant, touché et amusé par sa présence constante, il avait tout fait pour le faire sourire un peu, faire un peu comme si de rien était, faire disparaître ces rides d'inquiétude. Tous ces instants, ce Sómhairl sous son lit, ces petits-mots aux allures de graffitis d'écoliers passés sous le pupitre. Crève-cœur. Six mille pas.

Il ne reverrait jamais Sómhairl, on l'exécuterait bientôt, et le grand dadais ne venait pas, et lorsqu'il viendra, ça sera trop tard. Huit mille pas. Il pensa à sa mort, à ce gouffre, et il pensa à son ami. Il se sentit vaciller, et s'assit un instant, la tête tellement pleine qu'elle en devenait vide. Il perdit le compte.

Mais il repris sa longue marche. Et elle continua ainsi durant un nombre incalculable de pas. Le guedin n'avait pas l'habitude de demeurer au repos dans sa chambre, et cela aurait sans doute été une torture pour lui. Alors, dans sa geôle ?

Un évènement toutefois lui mit du baume au cœur. Un troufion quelconque, un peu jeune, un peu impressionné, vint lui apporter pitance au midi, puis au soir. Le gentilhomme qu'était ce relieur-doreur fit tout pour entamer une conversation, ne supportant déjà plus sa terne cage. Au dîner, il se permit de lui demander un tabouret avec son meilleur sourire, son air de bon petit vieux jeté injustement en prison, ce qu'il n'était en vérité pas loin d'être.

Lorsque le garçon était entré dans la cellule, le bon petit vieux, il avait mis sa main sur son épaule avec un air sympathique, et laissé toute la peur glisser dans ses doigts. En voyant la porte ouverte, il eut un éclair d'illumination, et un plan fomenté dans son esprit délirant lors de cette longue marche prit forme.

Après tout, la liberté n'était pas si loin, elle ne tenait qu'à ce trousseau qu'il venait de voir.

Les barreaux étaient bien plantés dans le sol, les quatre murs étaient bien fermés, et l'apprenti-soldat, ou quoi qu'il puisse être, était en train de verrouiller le cadenas. Alors le bon petit vieux vint lui saisir le bras, comme pour une dernière requête, entamant une supplique pleine de sirupeux mensonges, tout en amenant la terreur au bout de ses doigts racornis.

Le môme s'écroula, et lorsqu'il fut revenu à lui, les yeux encore plein de peurs, un Alasdair lui tapotait doucement la joue à travers les barreaux, avait même sacrifié son éculée d'eau pour l'aider à se remettre un peu, finissant par lui dire qu'il avait bien besoin de repos et que la jeunesse n'était plus ce qu'elle était. À ce moment, le môme fondit en larmes, et commença à lui parler, à lui parler de sa femme qui avait disparu la nuit dernière, et qui soit disant s'était réveillée sans souvenir ici-même, devant le château ! Et ça le rendait malade, elle le trompait surement et... Les larmes montèrent à ses yeux. Embarrassé et confus, il prit congé de son prisonnier, repartant malgré tout plus léger suite à cette conversation, plus léger je dirais de 150 grammes de clefs.

Bien pratique, n'est-ce pas, compte tenu de ce qui va arriver ensuite ? Il m'est avis que quelque puissance supérieure qui joue avec le bonhomme comme avec une marionnette lui aurait certainement soufflé cette bien commode idée... À sa décharge, il paraîtrait presque impossible que le malicieux n'ait pas tenté quoi que ce soit lorsque la liberté lui pendait au nez, lui qui avait toujours été un peu voleur, à moitié par blague, à moitié pour se sortir de situations de cet acabits...

*

Ce n'est que peu après, je dirais environ une dizaine ou deux de milliers de pas plus tard, Alasdair saurait mieux vous dire, je ne suis pas resté compter avec lui durant tout ce temps, que des bruits se firent entendre dans les couloirs. Cette petite histoire avait cependant ragaillardit le bonhomme, qui bien que toujours prisonnier, trouvait un certain réconfort dans l'illusion de pouvoir sortir de là.

Le trousseau occupait maintenant ses pensées plus surement que ses doutes, se demandant s'il devrait tenter de partir, s'il devrait les cacher, ou si cette action n'était pas simplement stupide et qu'il ferait mieux de les balancer par la fenêtre. Mais toujours, toujours il attendait son grand rouquin. Le cœur maintenant plus porté vers l'espoir que le découragement, il se berçait de l'idée qu'il viendrait d'une minute à l'autre, taisant cette voix qui laissait entendre le contraire.

Alors, lorsque son ouïe renforcée par l'ennui et la lumière sur le déclin fut avertie d'une présence, il vint immédiatement se coller à la grille. Il vit d'abord apparaître le petit étourdi, qui heureusement pour lui ne venait pas pour lui reprendre son butin, mais pour lui ramener un dragon devant sa tour de pierre - En l’occurrence, le dragon avait peut-être plutôt le rôle d'un prince.

Le gamin avait l'air tout affolé, il traversa à pas de course le couloir, puis s'arrêta, stupidement, devant Alasdair, presque étonné de le voir là. Ils échangèrent un bref regard. Après un soupir, il repartit aussi vite qu'il était venu. Ces signes auraient dû l'alerter, mais l'accusé avait de plus grandes préoccupations pour le moment.

D'autres pas étaient derrière. Immédiatement, ses doutes s'envolèrent, et avec eux tout reproche qui aurait pu naître sur ses lèvres quant à l'heure tardive qui l'amenait.

Comme il aurait aimé avoir une blague à lui faire en cet instant, mais il se sentait si tremblant et fatigué, si désolé, tellement désolé. Ses mirettes n'exprimaient que l'excuse muette, comme un enfant qui a fait une grosse bêtise, ou l'adolescent qui rentre au petit-matin et croise ses parents ayant fait nuit blanche, mais qui sait qu'il ne sera pas grondé.

La grimace lui souffla quelle serait sa prochaine action. Le vieillard fit un pas en arrière, puis encore un second alors que son ami s'écharpait contre ces quelques barres de fer. Ce spectacle était terrifiant, à vous glacer le sang. Je ne répéterais ce que d'autres mains ont dit avec un sublime doigté. Mais l'homme relevait du lion blessé, impressionnant par sa force, mais rendu ridicule et pitoyable par son état, par son échec et la folie de ses gestes.

Mais il n'y avait nulle musique épique pour accompagner la scène comme dans un film, nuls violons pour renvoyer toute la fureur et la tristesse et tout ce bouillonnement d'émotions. Simplement un grand silence, brisé par ses grognements, ses halètements, et les grincements de son immuable adversaire.

L'homme était pétrifié devant le chagrin et la violence des émotions de son ami. L'habitude lui dicta cependant sa conduite. Car il le connaissait, il connaissait ses emportements, ses excès bilieux, et si le temps lui avait bien appris quelque chose, c'est qu'il n'y avait rien à y faire. Ses membres se mirent à trembler, et sa voix aurait voulu lui hurler d'arrêter. Mais une terrible inertie arrêta son geste, qui aurait sans doute été vain de toute manière.

Il regarda le tissu tricoté s'écharper, en ressentant toute son impuissance. L'hiver serait rude, en ce mois de juin.

Lorsque l'idiot arrêta enfin de jouer des coudes et se calma un peu, il fut coincé de façon fort ridicule. Dieu sait qu'en d'autres circonstances, il se serait moqué de lui ! Et s'il l'aimait un peu moins, sans doute l'aurait-il laissé un moment poireauter dans cette position, pour lui avouer qu'il possédait les clefs qu'une fois sorti de là.

Mais il était l'objet même du chagrin, et lui-même avait trop besoin de Sómhairl auprès de lui, trop envie de l'entraîner dans ses aventures, de l'avoir à ses côtés, quitte à le faire passer du côté de l'illégalité.

Ce sourire triste, il eut du mal à y répondre par l'ombre d'un des siens. Des larmes lui venaient devant le navrant spectacle de son grand Highlander lui aussi pris au piège, même s'il savait que cela ne durerait pas. Comme il aimait entendre cette voix amie et connue, ses mots raffinés même en pareille circonstance, après cette journée qui lui semblait avoir duré cent ans. « Oh, mon vieil ami... Dans quelle infortune t'es-tu donc encore fourré dont même tes farces grisantes et élégantes tromperies n'ont pu t'en épargner ? » Si seulement il le savait lui-même ! Il avait ressassé encore et encore les derniers jours, les derniers mois, sans voir ce qui avait bien pu le conduire là. Ou plutôt, en voyant tant de raisons, mais toutes si futiles en apparence, que cela ne l'aidait guère.

Ce sourire-là lui coûta un peu, un peu trop pour qu'il arrive à ravaler l'humidité qui venait trop rapidement sur ses yeux. Plus jeune, il n'était pas ainsi, pensait-il, pas une larme en vingt ans, et les voilà qui ne cessent de venir se loger dans ses rides depuis une dizaine d'années, et cela ne faisait que s'empirer. Il sortit les clefs de son pantalon en entamant sa presque boutade, tel le méchant fripon qu'il était, en lui parlant d'une voix douce, tel le compère dévoué et attristé qu'il était tout autant. « 
Et toi, qu'es-tu venu te trouver pour ami un mèirleach comme moi, toujours fourré dans une nouvelle escapade ? Enfin, la prison, c'est une première...
 ».

Il ne le laissa pas plus longtemps au supplice, et vint ouvrir le cadenas le retenant coincé dans l’entrebâillement, se contorsionnant lui-même de manière fort peu convenable pour y accéder malgré le corps de ce grand idiot. « 
Voilà comment on devient criminel, c'est aussi simple que cela !
 ». Un peu plus et il lui souhaitait la bienvenue avec amertume, lui faisait la visite des lieux. Mais il n'avait pas envie de jouer à ce petit jeu là. Il prit la peine de refermer la porte abîmée sur son invité, sans la verrouiller toutefois. Il rajouta d'une voix grondante, d'une voix sincèrement inquiète, sans même l'ombre d'un sourire « 
Fais attention, tu aurais pu abîmer ce tricot !
 » et il fallait comprendre « Ne fais plus ça, tu aurais pu te faire mal, j'ai eu peur pour toi ».

Son bras vint s'allonger du mieux qu'il put sur les épaules de son cadet le dépassant de dix centimètres, saisissant son éclanche à pleine main. Je ne sais s'il cherchait à réconforter le rouquin, ou s'il se servait de son grand corps comme soutien et source de chaleur. La laine lui picotait un peu la paume et devait tenir fort chaud à l'aube de l'été. Les heures d'attentes lui semblèrent n'avoir été que quelques minutes.

«
Une tromperie m'aura permis d'extorquer ces clefs, qui grâce à toi n'auront pas été complètement inutiles.
» Il agita le trousseau devant lui, jouant un peu avec elles sans même y penser, et entama l'histoire, certes pas bien longue, de la petite fourberie. Ses yeux vinrent chercher les siens, sa main glissa petit à petit de l'épaule pour raconter avec forte agitation son mauvais tour.

Puis il laissa planer un silence, et eut un léger soupir. « 
Si je sortais maintenant, tout Édimbourg me pourchasserait.
- mais depuis que son ami était à ses côtés, cette perspective ne lui semblait plus si effrayante -  
Et qu'ai-je bien pu faire à cette ville pour en arriver là, moi non plus, je ne sais ! Comment peuvent-ils croire que j'ai commerce avec... lui, alors que je porte encore les marques de notre dernière rencontre ?
 » Il ne prit pas la peine de justifier son innocence, si sûr qu'il était de son évidence aux yeux de son interlocuteur.

Il avait la mine soucieuse, lorsqu'il commença à demander « 
Quelles peuvent bien être leurs preuves ? Je ne comprends point... Trois mois auparavant, c'était une gamine, une couturière, qu'ils avaient envoyée là. Et maintenant moi !
 ». Il énonça alors des possibilités, suggéra l'idée d'un complot, il ne voyait que cela, il hasarda même quelques noms, avec en tête Worreson, parce que « 
oh j'ai oublié de t'en faire part ! La semaine dernière, je l'ai rencontré aux hasards d'une rue, il était accompagné de ce poète, tu sais, ce garçonnet toujours dépareillé qui a un certain succès auprès des dames à ce qu'on dit, malgré ses forts méchants vers. Je n'ai pas pu résister.
Il eut ces yeux presque désolés, avec ce sourire qui démentait son ton, en disant cette dernière phrase avec un haussement d'épaules.
Je les ai salués avec un clin d’œil. Une fois les inutiles présentations et autres compliments faits, je lui ai dit : tu devrais être plus prudent avec tes jeunes, lorsque tu sors avec eux, tes goûts commencent à se savoir dans la ville... Le garçon a mis quelques secondes à saisir l'insinuation. Puis il devenu rouge de honte et de colère ! Un instant, j'ai cru qu'il allait me provoquer en duel, tant j'avais “bafoué son honneur”. Ce pendant, je me suis confondu en excuses, alléguant un malentendu. J'ai pris congé dans la plus grande confusion, non sans préciser qu'ils avaient apparemment beaucoup de choses à régler et que je préférais les laisser entre eux
 ».

Le Fir se laissait aller à l'insouciance qu'il aimait afficher, et faire comme si, ne serait-ce que pour un instant, comme s'ils étaient attablés dans un boui-boui quelconque. L'histoire était mal-racontée, autour d'un whisky, il en aurait fait une longue épopée et l'aurait tenu en haleine au moins une demi-heure. Mais ils étaient dans une cellule, et l'urgence battait les tempes du lutin, l'urgence d'oublier, l'urgence de faire sourire son ami qui s'était précipité auprès de lui.

Pour une fois, il ne tentait pas de baratiner son interlocuteur, de lui mentir, de lui assurer que tout allait bien, car tout n'allait pas bien, et il le savait. Mais cette présence familière laissait filtrer un peu de chaleur et d'espoir, quelques rayons de soleil et de liberté au sein de la funeste cellule. Tout lui semblait moins sombre à présent.

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Inconvénients : Farceur - Ses blagues vont souvent un peu trop loin - Incapable de laisser passer une défaite
Un nain de jardin te fait face. Il a encore la bouche pleine d'un tas de lettres qu'il a mangé : dommage, tu n'as plus que trois choix de réponses. Tu te retiens de pousser un cri devant une telle horreur et t'apprête à t'enfuir, lorsque tu t'aperçois que tu es encerclé par ces petits monstres
- Tu lui donnes un coup de pied : Vas en I.
- Tu lui demandes d'exaucer un vœu : Vas en N.
- Tu t'agenouilles, te fais passer pour l'un des leurs et commence à les suivre : Vas en F.

I Les nains semblent effrayés. Ils attrapent les lettres restantes et les avalent, se remplissant de nouvelles possibilités, mais te privant de tout échappatoire. Tu sens une ombre te recouvrir et lorsque tu te retournes, il est trop tard : le Sreath-Mhurtair t'assassine tandis que les nains ricanent, murmurant "le I est pour idiot". Tu es fortement invité à recommencer ce jeu.

TI Il n'y a qu'un seul et unique vœu possible, tu n'as pas su le choisir : les nains te ligotent, te privent de tes lettres et écrivent "triple idiot" sur ton front. Tu es livré es jeté dehors, à la merci du Sreath-Mhurtair qui se lèche les babines en te voyant.

F Tu avances avec peine dans un de leurs souterrains où le nain te guide. Arrivé à un embranchement muni de pancartes où tournes-tu ?
- Tu vas vers le nain qui t'enjoint à le rejoindre dans la salle du vœu : Vas en N.J.
- Tu prétends que tu les trouves très impolis, car d'après les coutumes de ton jardin, les invités ont le droit à une sieste dans la salle aux trésors avant toute chose : Vas en F.V.
- Tu es agacé par ce jeu stupide qui n'a rien à faire ici et a peu à voir avec Alasdair et choisit de revenir sur tes pas, ces derniers te courent après : Vas en I.

FV Tu te relèves et commences à creuser vers le haut, prenant tous les trésors possibles et t'enfuyant à grandes enjambées. Bravo : tu as choisi la meilleure des voies, celle de la fourberie, toujours victorieuse ! Alasdair te féliciterait.

N Le nain te promet d'exaucer tous tes vœux et il est prêt à te montrer ses pouvoirs magiques. Il te prend par la main, te demande de fermer les yeux, de t'agenouiller et de marcher.
- Tu ouvres les yeux malgré tout en chemin, rompant le sortilège et suscitant l'agacement du nain : Vas en f
- Tu déchaines ta colère demande à avoir ton vœu tout de suite et refuse de marcher : Vas en i
- Tu laisses le sortilège opérer : Vas en NJ.

NJ Tu te retrouves au milieu d'une arène envahie par les nains de jardin. Le roi nain te fait face et te demande quel est LE vœu.
- Tu demandes plus de vœux : Vas en TI
- Tu insinues que ce jardin n'est pas assez riche pour exaucer LE vœu, furieux, ils te conduisent à la salle aux trésors pour que tu retires ta parole : Vas en FV.
- Croyant à leur magie, tu demandes à être l'être le plus puissant de l'univers : Vas en GNJ

GNJ Le roi des nains déclare qu'ils ont enfin trouvé l'être suprême, le Grand Nain de Jardin. On te coiffe d'un bonnet rouge, t'installe sur un trône et te prie à longueur de journées, te menaçant de mort si tu oses essayer de t'échapper...


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Cycle 4 Re: Och, deep in thy eesicht mine mynd is bluiter'd. (alasdair, sómhairl & ùisdean)

Message par Ùisdean MacKenzie Dim 29 Juil - 14:10


Och, deep in thy eesicht mine
mynd is bluiter'd
Sómhairl ξ Alasdair ξ Ùisdean



Ça n’est pas bon… Pas bon du tout. Le lieutenant tourne un peu en rond ces dernières heures. Nilsen, ce vieux renard avait réussi à se faire accuser des meurtres du tueur d’Édimbourg. Le gueux fait fort ces derniers temps pour ce qui est d’inquiéter Sómhairl. Et ça, ça n’est pas du tout pour plaire au ceasg qui ne peut s’empêcher de trouver la relation qu’entretient son fiancé avec son meilleur ami de plus en plus toxique. Qu’en tire-t-il si ce n’est de l’inquiétude, de l’angoisse et du chagrin ? Ah oui, de la peur. Il n’ose imaginer ce que cela va être lorsque l’information va remonter les rues jusqu’aux charmantes esgourdes tant chéries. Déjà, il sent son cœur se crever à la vue du visage aimé ravagé par toutes ces émotions qu’il devine déjà en lui. Et de ce fait, il ne peut s’empêcher de détester un peu plus l’homme qui fut un jour un ami pour lui. Après tout, le vieux farfadet est celui qui leur a permis de se rencontrer, grâce à qui tout cela a été possible. Oh, il n’y a pas de doute là-dessus, il savait qu’il poussait un MacLeod of Lewis à accepter sous son toit non pas un, mais deux MacKenzie. Il cherchait à distiller le chaos, probablement. Dommage que ça ne soit pas ce genre de chaos qui se soit installé entre l’avocat et le lieutenant, bien que le problème du blase soit quelque chose dont ils essayent d’éviter de parler, autant que possible. Le ceasg se mordille l’ongle d’un pouce, clairement nerveux rien qu’à réfléchir à comment son amant va réagir à la tragique nouvelle. Qu’il aimerait pouvoir glisser une clé au maraud et lui donner une heure à laquelle il pourra se faufiler hors de sa geôle, un endroit où attendre à l’abris des regards, peut-être un uniforme à enfiler pour pouvoir quitter le château sans être inquiéter de se faire arrêter lors de la démarche. Mais ça serait faire de lui un fugitif, cela serait donner raison à la raison de sa présence ici. Non, il faut rationnaliser, essayer de trouver un moyen de le sortir de là. Mais le doute reste… Et si… ? Et si le fourbe est bel et bien ce dont on l’accuse ? Il se refuse d’y croire car il sait que jamais son amant ne se remettrait de pareille nouvelle, d’une pareille réalité. Tout ce qu’il peut faire, c’est espérer qu’il ne s’agit là que d’une erreur, qu’il n’a jamais été question d’un quelconque meurtre dans la vie du relieur et que, bientôt, la vérité sera rétablie. Mais pour l’heure, il est écartelé entre son travail et ses intérêts personnels.

Les bras croisés, adosser au mur, il attend derrière la porte du Capitaine pour avoir audience. L’homme est fort occupé et quelque part, le lieutenant s’en veut d’utiliser une excuse qu’ils utilisent souvent quand leurs besoins affectifs les rongent bien trop, quand il n’est plus possible de se concentrer, que la déprime frappe à la porte de leur psyché, les menaçant de terribles erreurs de concentration au sein de leur métier, tout cela pour le voir rapidement, quitte à ce qu’il chamboule son horaire pour lui. Mais il a besoin de savoir, il a besoin des réponses. Qu’a-t-on exactement comme preuves sur le cas de Nilsen ? Est-ce une cause perdue d’avance ou bien n’est-ce là qu’une séquestration abusive comme celles des mois précédents ? « Lieutenant MacKenzie, l’avocat de Nilsen, un dénommé MacLeòd of Lewis vous réclame à la porte. » La mine de l’Higlander s’assombrit à cette nouvelle. Enfin, le voilà. Quelque part, cela le rassure un peu. Il n’aurait pas voulu être celui qui lui annoncerait la terrible nouvelle pour devoir ensuite retourner au château, suivant un Sómhairl angoissé à la démarche trop rapide. Il donne assez d’heure de sa vie dans ce travail comme cela, pas besoin d’heures supplémentaires excessives. Il hoche la tête et se détache du mur contre lequel il attendait que son capitaine ait le temps de le voir. « Restez ici et faites savoir mes excuses au Capitaine pour avoir inutilement chamboulé son emploi du temps. Je repasserais le voir plus tard. » Et sans un mot de plus, il file, l’angoisse aux lèvres et le front barré du mécontentement. Tout cela, c’est de la faute de Nilsen. Il n’ose imaginer dans quel état il va trouver son conjoint. Et il ne doute pas un seul instant du fait qu’ils n’auront plus de moment à eux tant que le vieillard sera sous verrous.

Il avale les couloirs et les volées d’escaliers, pressant le pas malgré lui. Voir son avocat préféré est toujours un délice en soit. Mais là, il ne sait trop quel spectacle déchirant il va trouver une fois qu’il aura rejoint l’entrée du castel. Et cela ne manque pas. La vue que lui offre son amant lui brise le palpitant. Pour se protéger, il se mure dans son rôle de lieutenant strict et ferme, il enfile sa peau de guerrier, laissant son cœur trop gros au vestiaire, l’étouffant du poids de son rang et des responsabilités. Clairement, il n’aime pas avoir à le côtoyer en de pareilles circonstances. Il n’aime pas voir son regard agité caché derrière cette mine colérique. Il a tellement observé cet homme sous tous les angles au cours de cette dernière année qu’il peut en décrire chaque subtilité dans son langage, chaque inclinaison dans les lueurs qui agitent les perles azur aux éclats d’émeraude. Et ce qu’il voit ne lui plait pas du tout, faisant exploser ses instincts surprotecteurs. Oui, s’il en a l’occasion, il fera probablement la peau à Nilsen pour causer dans de soucis à son conjoint. « Lieutenant, il m'est parvenu aux esgourdes qu'un de mes plus respectés clients s'est retrouvé à arquer le râble sous une arrestation infâme et délibérément discriminatoire envers l'âge du pauvre homme. Et je n'en ai eu que seulement vent par la langue d'un perdu des rues ! Votre administration aux panses anglaises déteste-t-elle donc tant la loi écossaise qu'elle se pense ainsi en droit de l'ignorer et s'en contrefaire ?! Je nous pensais amis et c'est en ce nom que je vous prie — que je te prie tant, mon adoré — de m'emmener sur le champ voir celui qu'on accuse injustement d'un crime que JAMAIS il n'a commis ! Et épargnez-moi vos gardevils, je les reverrais bien assez tôt aux portes de votre supérieur qui se doit de présenter des excuses à la Loi... » « Je ne vous attendais pas si tard, MacLeòd. Vous pouvez cesser de tenter d’impressionner les gardes, je vais vous conduire jusqu’à Nilsen. Mais vous devez bien vous douter que s’il est ici et non ailleurs, ça n’est pas sans raisons. » Un regard sombre lancé aux gardes en faction et il tourne les talons, avalant goulument les couloirs, guidant Sómhairl là où il pourra voir ce meilleur ami qu’il jalouse tant.

Et si le corps du lieutenant est tendu à l’extrême à l’idée d’amener son compagnon face à un spectacle qui ne lui plaira nullement, cela n’empêche pas ses lippes de s’étirer d’un sourire attendrit quand ce dernier lui présente de discrètes, mais adorables excuses. Quelle pitié que les conditions soient ce qu’elles sont et qu’il soit sur son lieu de travail parce que ce genre de choses lui font pousser des ailes, son corps lui brulant de plaquer l’amant contre la roche froide du castel pour démarrer un indécent spectacle de lippes et de langues. La passion est une belle chose mais elle ne peut s’exprimer n’importe où. Ainsi, le MacKenzie se contente de ravaler sa pulsion, cette dernière chassant son sourire attendrit par une moue sérieuse et douloureuse. Qu’il est pénible de ne pas juste pouvoir toucher cet homme quand bon lui semble, de crier au monde qu’il est sien et que personne n’a le droit de le toucher, de le blesser ou de l’accabler d’un quelconque chagrin. Il aimerait tant pouvoir déclarer au monde qu’il est la claymore sur laquelle il faudra passer si quiconque veut du mal à ce charmant poète au verbe bien trop acérer pour son humble et bête esprit de guerrier. Et lorsqu’ils arrivent enfin devant la cellule, Ùisdean doit se faire violence dans un premier temps pour rester en retrait, pour ne pas intervenir alors que son conjoint se jette sur les barreaux tel un perdu. Et lentement, la douleur de le voir se faire ainsi du mal pour ce manant de Nilson se transforme en hébétude interdite qui le paralyse. Impuissant, il observe le dragon forcer le passage des barreaux, son souffle se coupant sous la peur de le voir se faire mal mais aussi sous l’impossibilité physique d’aller le retenir dans la folie de son chagrin. « Oh, mon vieil ami... Dans quelle infortune t'es-tu donc encore fourré dont même tes farces grisantes et élégantes tromperies n'ont pu t'en épargner ? » Il parle. Le ceasg retient de justesse le soupir de soulagement qui lui barre la poitrine. S’il est capable de parler ainsi, c’est qu’il peut respirer, même si la position semble parfaitement inconfortable et un peu inquiétante pour la santé du poète accablé. « Et toi, qu'es-tu venu te trouver pour ami un mèirleach comme moi, toujours fourré dans une nouvelle escapade ? Enfin, la prison, c'est une première... ».

Les sourcils du lieutenant se froncent alors qu’il le voit sortir la clé de sa poche. Vraiment ? Nilsen, vieille fripouille. Il va devoir demander à ce que les gardes en faction vérifient leurs trousseaux de clés et qu’il leur demande de faire preuve de vigilance autour de la cellule du manant. Il aimerait pouvoir mais ses fonctions l’interdisent de tolérer ce genre de choses. Pour sa carrière mais, surtout, pour le regard qui sera à l’avenir porté sur l’attitude de celui qui est accusé d’être le meurtrier d’Édimbourg. Mais au moins peut-il libérer sans trop trainer l’avocat écrasé entre les barreaux, ainsi… « Voilà comment on devient criminel, c'est aussi simple que cela ! Fais attention, tu aurais pu abîmer ce tricot ! Une tromperie m'aura permis d'extorquer ces clefs, qui grâce à toi n'auront pas été complètement inutiles. » En silence, il les laisse se retrouver, se consumant de jalousie à l’extérieur de la cellule. Il bouille sur place, le Mackenzie. Les bras croisées, l’attitude fermée, il n’a pas besoin de grand-chose pour mimer un désir d’être partout ailleurs qu’ici, il n’a pas besoin de jouer d’une amitié platonique avec son conjoint car il tire une tronche jusque par terre, s’efforçant de ravaler sa colère. C’est important pour Sómhairl d’avoir ce moment et, même si cela lui en coute de l’affirmer, sans doute que les mots de la fripouille seront plus efficaces que les siens pour apaiser son esprit agité par l’inquiétude. « Si je sortais maintenant, tout Édimbourg me pourchasserait. » Et probablement Ùisdean ne le laisserait il même pas atteindre le coin du couloir. « Et qu'ai-je bien pu faire à cette ville pour en arriver là, moi non plus, je ne sais ! Comment peuvent-ils croire que j'ai commerce avec... lui, alors que je porte encore les marques de notre dernière rencontre ? Quelles peuvent bien être leurs preuves ? Je ne comprends point... Trois mois auparavant, c'était une gamine, une couturière, qu'ils avaient envoyée là. Et maintenant moi ! Oh j'ai oublié de t'en faire part ! La semaine dernière, je l'ai rencontré aux hasards d'une rue, il était accompagné de ce poète, tu sais, ce garçonnet toujours dépareillé qui a un certain succès auprès des dames à ce qu'on dit, malgré ses forts méchants vers. Je n'ai pas pu résister. Je les ai salués avec un clin d’œil. Une fois les inutiles présentations et autres compliments faits, je lui ai dit : tu devrais être plus prudent avec tes jeunes, lorsque tu sors avec eux, tes goûts commencent à se savoir dans la ville... Le garçon a mis quelques secondes à saisir l'insinuation. Puis il devenu rouge de honte et de colère ! Un instant, j'ai cru qu'il allait me provoquer en duel, tant j'avais “bafoué son honneur”. Ce pendant, je me suis confondu en excuses, alléguant un malentendu. J'ai pris congé dans la plus grande confusion, non sans préciser qu'ils avaient apparemment beaucoup de choses à régler et que je préférais les laisser entre eux »

Resté à l’extérieur de la cellule, le lieutenant n’y tient plus. Il se racle la gorge pour rappeler aux deux amis qu’il est toujours présent et qu’il existe. Il déteste quand ils font ça, partir dans leur monde en le laissant là tel une cornemuse délaissée depuis la fin de la guerre. Et après l’on s’étonne qu’il se consume de jalousie de voir son conjoint partager quelque chose d’aussi fort avec un autre. « J’allais justement voir le Capitaine pour en savoir plus sur la spécificité du chef d’accusation. Mais, à priori, ça serait un témoignage. Je n'en sais pas plus pour le moment. » Il s’avance, lançant un bref regard à un bout, puis à l’autre, du couloir. « Je m’excuse platement, mais je vais devoir te demander de sortir de là, Sómhairl. Je ne suis pas sensé autoriser les visites rapprochées de la sorte. Je pourrais avoir des ennuis si on vous trouve ainsi, tous les deux. Quant à toi, Nilsen… » Son regard s’accroche à celui du farfadet avant qu’il ne le baisse, ne pouvant cette fois ci réellement pas contenir le soupire qui s’échappe de ses lèvres. « Je ne veux même pas savoir comment tu as réussi à obtenir un trousseau de clé si rapidement, mais je vais devoir te demander de me le rendre et de me dire a qui tu l’as pris. S’il se sait que tu voles des trousseaux de gardes, je ne pourrais rien faire pour les empêcher de crier ta culpabilité. Le mieux que tu puisses faire est de rester irréprochable le temps que je travaille à te sortir d’ici, dans la mesure de mes possibilités. Je peux déjà faire passer le mot pour que Sóm ne soit jamais empêché de venir te voir, cela te fera déjà un peu de compagnie le temps de ton séjour au castel. »
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