[L'écriture est tremblante, nerveuse. La lettre est un peu froissée. Le bas de la page a quelques traces discrètes d'humidité]
Suite à une agression de la part du tueur dont on parle tant, je suis à l'hôpital de L*****. Je ne risque plus rien, mais j'y resterais surement quelques semaines. Je m'autorise à te prévenir à la place de Sómhairl qu'il risque de passer un peu de temps auprès de moi. Je te saurais gré de transmettre l'information autour de toi.
Si je m'adresse à toi en particulier, c'est au nom de notre ancienne amitié et de nos amis communs. Protège les. Fais attention à Sómhairl. Cela me coûte cher de te demander cela. Mais je ne suis qu'un vieux fou bien incapable de se défendre lui-même. Je ne peux m'adresser qu'à toi, tu es solide. Surtout, je crois qu'il est très attaché à toi, plus qu'il ne me le dit. Veille sur lui, surtout si je meurs, il aura besoin de toi.
Après l'attaque que vous avez déjà subi, cette missive peut sembler d'une certaine vanité. Mais je l'ai vu. C'est un braque enragé et insensé. Je tremble à l'idée qu'il puisse à nouveau croiser sa route, à tout moment, alors que je ne serais peut-être plus de ce monde. Je compte sur toi. Si tu as un jour eu un peu de sympathie pour moi, je t'en prie, ne montre cette lettre à personne. Je regrette déjà de te l'envoyer. Soit indulgent, elle ne reflète que les inquiétudes et le sentimentalisme d'un vieillard sur son lit d'hôpital.
De Alasdair, le 6 janvier 1762