Kenno'cha MacKenzie

Chère Kenno’Cha,

Tu me vois fort heureux de recevoir de tes nouvelles ; cela faisait en effet bien longtemps. Je te présente mes plus sincères condoléances pour la perte de ton époux, mais je me réjouis que la vie t’ait offert ce si beau cadeau qu’est un enfant. Je brûle de le rencontrer ! Pour ma part, comme tu as pu le voir en m’envoyant cette missive, mes études m’ont conduites au métier d’apothicaire, et je me plais ma foi fort bien dans la profession.

Mais je m’égare. C’est avec plaisir que je viendrai au dîner, je serai trop bête de rater une occasion pareille de te voir à nouveau. Nous avons, je le crois, tant de choses à nous dire. En attendant, prends soin de toi et de ton fils ! Il me tarde de vous voir tous deux, ainsi que le reste de la famille.

Je t’embrasse,

Padean MacKenzie.

Madame MacKenzie,

Je tenais absolument à vous envoyer cette missive pour vous faire savoir à quel point je vous étais reconnaissant pour votre invitation, le soir de l'inauguration de l'ombresol. Si j'y ais été guidé par la curiosité, je ne m'attendais certainement pas à y passer une aussi bonne soirée.

Je ne sais pas si vous en serez étonnée, je parie que non, mais je pense que vous m'y reverrez dans le futur. Certes, votre illustre nom aurait pu constituer un frein à une possible visite, mais après tout, nos amis philosophes ne nous apprennent-ils pas que ces querelles appartiennent au passé ? Ou du moins, que nous pouvons les déplacer sur le champ intellectuel quoi que, à l'occasion, physique ? Il serait, après tout, malvenu de ma part d'éviter votre établissement alors que j'en fréquente beaucoup d'autre, moins respectueux.

Sachez cependant que je ne me permettrais pas de m'inviter dans votre salon philosophique sans que vous ayez avant répondu par l'affirmative à cette missive. J'attends donc de vos nouvelles avec une impatience qu'il m'est difficile de contenir.

Earnan MacLeòd of Lewis

Lady MacKenzie,

Vos missives sont décidément à votre image : piquante, intrigante et diablement attirante. Il n’était cependant pas nécessaire de dissimuler votre requête sous tant de louages : l’appel du jeu est bien suffisant en lui-même que pour aiguiser mon intérêt. Vous le savez depuis notre première rencontre, je possède un gout tout particulier pour les tabous. Vous serez probablement délicieusement ravie d’apprendre qu’il en va de même pour les défis. Surtout lorsqu’il s’agit de conquérir les draps d’une femme. Je vous écris d’ailleurs depuis la chambre de ma dernière conquête. Peut-être pourrez-vous encore sentir son parfum sur le papier. J’espère que vous l’apprécierez autant qu’il a su me séduire moi-même.

Je serais donc plus qu’enchanté de me plier à votre défi, Ma Kenzie. Je conquerrais les draps de Lady Blair Fraser, ne serait-ce que pour que vous ne deveniez mon obligée. Car, si le défi est grisant, la récompense ne l’est que bien plus. Avez-vous conscience que je serais probablement le premier MacLeòd qui possédera gage d’une MacKenzie ? Je n’ai en tout cas pas souvenir que de tels promesses aient déjà eue lieues entre nos deux familles. Note que, peut-être ne sommes-nous pas les premier à oublier – ou du moins déplacer – la rivalité ancestrale de nos deux noms.

Je reprendrais donc contact avec vous dès lors que la belle aura succombé à mon charme et que, par la même, ma parole sera honorée.

Earnan MacLeòd of Lewis